Affelnet est un système qui en plus des non-affectés structurels (comme en 2019-2020 à Paris, en 2020-2021 à Toulouse et en Guyane) génère des non-affectés algorithmiques.
En soi-même, avoir des non affectés algorithmiques est un effet prévisible du système : si tout les parents choisissent les même lycées, ils seront vite saturés. En contrepartie, il y aura plein de place dans les autres lycées pour le second tour. C’est ce que l’on a vu en 2020-2021 à Paris où 9 lycées furent proposés au second tour contre 4 les années précédentes.
Par contre les non affectés algorithmiques posent un vrai problème, qui les rend inacceptables : les élèves qui n’ont pas de lycée à l’issue du second tour ont un choix beaucoup plus réduit de lycées, et surtout un choix qui se limite aux lycées les moins demandés [voir Note 1].
Donc, un hasard mathématique peut être à l’origine d’une affectation néfaste pour un élève : affectation dans un lycée qui n’enseigne ni les langues, ni les spécialités qu’il attend, qui n’offre pas des rythmes compatibles avec son être…
Un grand nombre de non-affectés viennent soit d’erreurs administratives, soit d’erreurs d’information. Les cas les plus fréquents :
- Fiche de vœux incohérente que le rectorat accepte quand même : L’élève peut avoir demandé des établissements hors de la zone d’affectation. Il est totalement anormal qu’un chef d’établissement laisse passer une telle fiche. Nous avons constaté cette année une fiche de vœux où sur les 10 établissements demandés seuls 2 étaient dans le bon district. Il n’est pas acceptable de reprocher à l’élève une telle fiche de vœux, alors qu’il appartient bien au Principal et au PP de corriger une telle expression.
- Socle de compétences mal saisi : Erreur totalement imputable au service du Principal, qui oublie de saisir ou saisit mal une compétence du socle ; comme il n’y a aucune possibilité de connaître la saisie avant le résultat de l’affectation (voir Refuser de fournir le socle de compétences aux parents avant Affelnet ne nous semble pas légal.).
- Demande de recrutement particulier comme un vœu normal : ce cas est fréquent. Un établissement qui n’offre uniquement que des recrutements particuliers peut être demandé par un élève. C’est un vœu de perdu.
- Problèmes d’adresse : de nombreuses adresses dans le fichier du rectorat ne sont pas l’adresse à laquelle pensent les parents. Cela peut certes être un signe de tricherie, mais c’est aussi simplement un cas fréquent chez les couples séparés. Il est important d’établir cette information et de la communiquer ET aux représentants légaux ET à l’élève AVANT l’ouverture des vœux.
- Problème de collège de rattachement : un peu le même cas que le précédent, mais aussi celui des élèves dans des sections particulières pour lesquelles le recrutement du collège dépasse la carte scolaire. Il est important d’établir cette information pour tous ceux où collège de rattachement <> collège effectif, et de la communiquer ET aux représentants légaux ET à l’élève AVANT l’ouverture des vœux.
- Recrutements particuliers mal placés : malgré le fait que l’information sur les recrutements particuliers soit à peu près trouvable, trop d’enfants expriment leur fiche de vœu en indiquant leurs recrutements particuliers dans le mauvais ordre ou non en première place. Dans l’académie de Paris des procédures ont été mises en place pour éviter cela mais elles ne sont pas parfaites.
Pour les non-affectés algorithmiques, il est aisé de constater qu’un pré-traitement informatique lors de la phase de saisie permettrait de bloquer une grosse partie (80%) de ces cas (voir Il faut anticiper et réduire les non-affectés algorithmiques en améliorant la qualité des vœux soumis).
[Note 1] : Sur Paris en 2020-2021 le fait de limiter le choix à 5 lycées de secteur 1 a permis un peu plus de prévision, puisque cette limite a supprimé une grande part des facteurs aléatoires. Malheureusement, il aurait fallu que le système soit mieux étudié. Là, on a pu constater un nombre quand même important de non-affectés, plus de 400.
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