Analyse sur une des simulations AFFELNET du Rectorat (la n° 15).

Nous démontrons par cette analyse que le dispositif proposé par le rectorat ne renforcera aucune mixité sociale mais imposera un déterminisme fort pour l’affectation. Edit : les résultats d’Affelnet Paris 2020-2021 nous ont donné raison.

En proposant des choix « à sa main », ne comportant qu’un seul ou deux lycées correspondant à ceux qu’aurait pu demander un élève, et en forçant les parents à demander quasi obligatoirement les 5 lycées de secteur 1, le Rectorat annihile toute possibilité de choix.
Par contre, il met bien en place un système lui permettant de contrôler finement l’affectation dans le but de réduire les DHG lycée.
C’est ce que nous démontrons. (cette analyse a été écrite en fin février 2021)

Nous avons classé dans la simulation n°15 (disponible ici) les résultats d’affectation des lycées (pour rappel, cette simulation intègre 44 lycées et porte sur 9491 élèves).

Premier résultat :

Nombre d’élèvesPourcentage
Affectés dans un lycée présent dans le secteur 1857990,4%
Affectés dans un lycée présent dans le secteur 27858,3%
Affectés dans un lycée présent dans le secteur 31271,3%
Total9491100,0%

Conclusion #1 :

  • La différence entre le bonus de secteur 1 et ceux de secteur 2 et 3 rend très improbable l’affectation en dehors du secteur 1 (90,4%).

Second résultat :

Nous avons rapproché ces résultats de l’attractivité constatée en 2020 des lycées parisiens. Pour ce faire, nous avons posé que l’attractivité des lycées était une fonction du seuil d’entrée Affelnet constaté les années précédentes. Puis nous avons classé les lycées parisiens par rapport au seuil d’entrée Affelnet constaté, et réparti ces lycées en 3 groupes de taille comparables :

  • Groupe 1 : les 14 lycées ayant les plus hauts seuils d’entrée constatés, pour un total de 2737 élèves
  • Groupe 2 : les 13 lycées ayant les seuils d’entrée constatés intermédiaires, pour un total de 2889 élèves ;
  • Groupe 3 : les 17 lycées ayant les plus bas seuils d’entrée constatés, pour un total de 2953 élèves.

Les résultats sont édifiants :

Groupe d’attractivité des lycéesNombre d’élèves affectés en Secteur 1Nombre d’élèves affectés en Secteur 2Nombre d’élèves affectés en Secteur 3
Groupe 1 : lycées très attractifs
(3207 élèves)
2979 (92,9%)225 (7,0%)3 (0,1%)
Groupe 2 : lycées moyennement attractifs (2938 élèves)2905 (98,9%)32 (1,1%)1 (0,0%)
Groupe 3 : lycées peu attractifs
(3346 élèves)
2695 (80,5%)528 (15,8%)123 (3,7%)
Total général8579 (90,4%)785 (8,3%)127 (1,3%)

Conclusion #2 :

  • On constate que le secteur 3 ne permet d’accéder quasiment qu’à des lycées peu attractifs.
  • Les seuls lycées qui peuvent avoir plus de 10% d’élèves en secteur 2 sont des lycées peu attractifs.
  • On constate que seuls 28,6% des élèves affectés via le secteur 2 le sont en lycées attractifs, et qu’ils ne représentent que 7% des élèves dans ces établissements.

Bien évidemment, ces statistiques ne concernent que les non boursiers. Mais le Rectorat annoncera des résultats mélangeants boursiers et non boursiers, rendant la manipulation moins visible. Quand aux boursiers, ils seront affectés pour les meilleurs sur leur premiers choix, mais les moins bons seront une fois de plus coincés par les effets de seuils. Alors qu’un bonus social est si simple à mettre en œuvre.

Nous déconseillons vivement au parent de choisir un quelconque lycée attractif en secteur 3.

Ci-dessous la cartographie que nous avons réalisé sur la base de cette simulation fournie par le Rectorat. On constate bien :

  • qu’une grande majorité de lycées n’a qu’une barre rouge (donc accessibles uniquement en Secteur 1 sur la simulation)
  • qu’à l’exception du lycée Bergson, les 5 autres lycées ayant du vert (donc accessibles via des choix en Secteur 3 sur la simulation) sont des lycées très proches du périphérique.

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